Lyon et Salaise sur Sanne, le 21 septembre 2023 – Elyse Energy – PME industrielle pionnière des molécules bas-carbone – annonce l’implantation d’une usine de production de e-méthanol, baptisée eM-Rhône, sur la plateforme chimique des Roches-Roussillon en Isère (38).
Sélectionné par le Fonds européen pour l’innovation, le projet qui représente un investissement global d’environ 700 M€, permettra de relocaliser la production de près de 150.000 tonnes de méthanol renouvelable et d’éviter l’émission de 207.000 tonnes par an de CO2.
Le projet utilisera notamment le CO2 capté sur l’usine Lafarge du Teil et s’inscrit dans le cadre du partenariat initié entre Lafarge France et Elyse Energy en 2022.
Le démarrage de la construction est prévu courant 2025, avec mise en service industrielle début 2028. Le lancement de la concertation préalable, étape clé du projet, est attendu d’ici début 2024.
Après eM-Lacq, annoncé en 2022 dans les Pyrénées-Atlantiques, eM-Rhône constitue une nouvelle étape du programme eM-France porté par Elyse Energy autour du e-méthanol.
Initié en 2020 par Elyse Energy, le projet eM-Rhône entre désormais dans sa phase d’industrialisation. Après deux ans d’étude de faisabilité, Elyse Energy a choisi d’implanter ce projet sur la parcelle de la plateforme chimique des Roches-Roussillon, située à Salaise sur Sanne, dans l’Isère. Gérée par le Groupement d’Intérêt Economique (GIE) OSIRIS, la plateforme chimique des Roches-Roussillon réunit en vallée du Rhône les leaders mondiaux de l’industrie et de la chimie. Elle constitue l’un des principaux pôles de consommation du méthanol de France métropolitaine.
L’implantation des Roches-Roussillon offre plusieurs avantages, notamment l’exploitation du savoir-faire en matière d’industrialisation et de gestion des risques de la plateforme, une connectivité multimodale, ainsi que l’accès aux compétences disponibles dans la région. Elle s’articule avec l’effort de décarbonation engagé par le GIE OSIRIS en offrant de réelles synergies industrielles.
Le projet eM-Rhône vise une production de 150.000 tonnes par an de e-méthanol, à destination des secteurs de la chimie et du transport maritime de la vallée du Rhône. Il nécessite de produire environ 29.000 tonnes par an d’hydrogène et de capter puis utiliser 213.000 tonnes par an de CO2.
La production d’hydrogène se fera par électrolyse de l’eau avec un électrolyseur implanté sur la plateforme, et connecté au réseau de transport d’électricité (RTE) sur le poste électrique de Gampaloup. L’électrolyseur sera alimenté par de l’électricité bas carbone.
Le captage et l’utilisation du dioxyde de carbone se fera auprès des émissions des industriels sur le site d’OSIRIS, mais aussi sur l’usine Lafarge du Teil, en Ardèche, à une centaine de kilomètres plus au sud, avec un transport de CO2 liquide par train jusqu’à la plateforme.
Le projet eM-Rhône représente un investissement estimé d’environ 700 millions d’euros. Il est prévu de créer environ 80 emplois directs et indirects lors de sa mise en service, et plusieurs centaines d’emplois pendant la phase de construction. Ce projet contribuera à la pérennisation des actifs industriels auprès desquels le projet est implanté, tant sur la plateforme chimique des Roches-Roussillon que sur le site du Teil. De plus, il devrait contribue à la lutte contre le changement climatique en évitant l’émission d’environ 207.000 tonnes/an de gaz à effet de serre.
Elyse Energy a saisi avec le Réseau de Transport d’Electricité (RTE) la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) le 7 juin 2023 pour assurer la participation du public à l’élaboration du projet. La Commission a décidé l’organisation d’une concertation préalable. Ce dispositif vise à informer les citoyens, recueillir leurs avis et les propositions sur le projet et son opportunité, et favoriser le dialogue entre les parties prenantes. Le démarrage effectif de la concertation préalable, étape clé du projet, est attendu d’ici début 2024.
L’installation d’une unité de captage sur l’usine Lafarge du Teil constitue une nouvelle étape du partenariat initié en juillet 2022. Elle s’inscrit dans la stratégie de décarbonation de Lafarge France qui s’est engagée sur une trajectoire ambitieuse visant à atteindre la neutralité carbone en 2050, en particulier grâce à la modernisation de ses outils de production et la mobilisation de tous les leviers industriels et technologiques.
L’engagement de Lafarge France dans de nouvelles solutions de captage et de réutilisation du carbone non évitable, issu principalement de la calcination du calcaire, témoigne de sa volonté à décarboner à un rythme soutenu l’industrie de la construction.
Le 13 juillet 2023, la Commission Européenne a annoncé l’octroi de 3,6 milliards d’euros à 41 projets à grande échelle dans le domaine des technologies propres, qui seront financés par le Fonds européen pour l’Innovation, l’un des principaux outils du plan industriel du pacte vert pour l’Europe. Porté par Elyse Energy et Lafarge France, la candidature du projet eM-Rhône a été sélectionnée par la Commission Européenne au côté de 40 projets en Europe parmi les 239 projets déposés, le seul en France dans le secteur de l’hydrogène et ses dérivés.
Le projet eM-Rhône s’articule dans un programme de production plus large, baptisé eM-France, qui ambitionne la production de 500.000 tonnes de e-méthanol sur le territoire. Après eM-Lacq, annoncé en 2022 dans les Pyrénées Atlantiques, eM-Rhône constitue une nouvelle étape dans ce programme porté par Elyse, au plus près des consommateurs, sur l’axe stratégique du méthanol.
Le méthanol, une importante matière première industrielle, est utilisé pour créer divers produits à forte valeur ajoutée, tels que cosmétiques, médicaments, résines, plastiques, peintures ou silicones. Il se positionne également comme une alternative prometteuse aux carburants marins conventionnels, avec près de 200 navires à propulsion méthanol actuellement en construction. Malgré un marché mondial de plus de 100 millions de tonnes qui a doublé en 15 ans, le méthanol est principalement produit à partir de gaz naturel et de charbon en Chine, en Arabie Saoudite, en Égypte et à Trinidad et Tobago.
Cependant, une alternative au méthanol fossile a émergé ces dernières années sous la forme du « e-méthanol ». Cette technologie repose sur l’utilisation d’hydrogène bas-carbone, généré par électrolyse de l’eau alimentée par de l’électricité nucléaire ou renouvelable (d’où le préfixe « e »), ainsi que sur du carbone provenant de procédés industriels. Bien que la production de e-méthanol soit actuellement limitée à quelques milliers de tonnes en Islande, la filière se développe rapidement, avec près de 60 projets industriels majeurs en construction dans le monde, notamment en Chine, en Suède, au Danemark, en Amérique du Nord et en France.
L’émergence du e-méthanol offre une opportunité de réindustrialisation verte significative pour la France. Le pays bénéficie de deux avantages compétitifs majeurs : un mix électrique bas-carbone disponible toute l’année, adapté aux électrolyseurs disponibles, et des plateformes chimiques intégrées capables de fournir les compétences et les infrastructures nécessaires. Avec près de 600 000 tonnes de méthanol fossile importées chaque année par les industriels français et la demande croissante de grands acteurs du secteur maritime pour des navires fonctionnant au méthanol, le e-méthanol offre la possibilité de rapatrier la production tout en contribuant à l’établissement d’une filière d’excellence française.
« Le projet eM-Rhône concrétise l’ambition d’Elyse : concilier transition énergétique, souveraineté industrielle et industrialisation des territoires. L’implantation sur la plateforme du GIE OSIRIS, comme la sélection par l’Innovation Fund, représentent une étape majeure pour le projet et témoignent d’une confiance qui nous oblige », précise Pascal Pénicaud, co-fondateur et président d’Elyse Energy.
« Le projet eM-Rhône concrétise l’ambition d’Elyse : concilier transition énergétique, souveraineté industrielle et industrialisation des territoires. L’implantation sur la plateforme du GIE OSIRIS, comme la sélection par l’Innovation Fund, représentent une étape majeure pour le projet et témoignent d’une confiance qui nous oblige », précise Pascal Pénicaud, co-fondateur et président d’Elyse Energy.