Le projet eM-Rhône vise à produire 150 000 tonnes par an de e-méthanol en vallée du Rhône pour offrir aux industriels de la chimie et aux opérateurs maritimes une solution de décarbonation issue d’hydrogène durable et de carbone recyclé.
Cette solution, adaptée aux infrastructures existantes, permet de substituer le méthanol fossile et importé par une molécule produite localement sur la plateforme chimique des Roches-Roussillon en Isère, œuvrant ainsi à la souveraineté énergétique et à la réindustrialisation verte.
Le projet est lauréat du Fonds Européen pour l’Innovation, l’un des principaux outils du plan industriel du pacte vert pour l’Europe.
Alcool le plus simple, le méthanol est une commodité industrielle de premier plan avec une production annuelle mondiale de plus de 100 millions de tonnes qui entre dans les procédés de fabrication de nombreux produits du quotidien comme les cosmétiques ou le biodiesel. La France importe ainsi entre 600.000 et 800.000 tonnes de méthanol chaque année pour ses industriels.
Concrètement, le e-méthanol est produit à partir d’hydrogène et de carbone. L’hydrogène est extrait de l’eau, grâce à un courant électrique : c’est l’électrolyse de l’eau. Le carbone est capté en sortie de procédés industriels, et nettoyé de ses impuretés. L’hydrogène (H2) et le carbone (CO2) sont ensuite assemblés, on parle de synthèse, pour produire du e-méthanol (CH3OH). Puis cet assemblage est distillé, comme en parfumerie, pour retirer l’eau, et stocké à l’état liquide dans des cuves, comme le pétrole ou l’éthanol utilisés pour nos véhicules.
Le méthanol s’avère également prometteur comme carburant alternatif durable dans le transport maritime, en particulier pour les porte-conteneurs, les ferrys, les vraquiers et les bateaux de croisière.
Le secteur maritime est en effet engagé dans une réduction de son impact carbone encadré par la règlementation européenne (FuelEU Maritime) et internationale (Organisation Maritime Internationale).
Au-delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le méthanol permet en outre de réduire drastiquement les polluants atmosphériques comme le dioxyde de souffre. Biodégradable dans l’eau, il limite les risques sur la biodiversité en cas de fuite ou d’accident.
Les opérateurs ne s’y trompent pas : les navires propulsés au méthanol sont ainsi en tête des carnets de commandes de porte-conteneurs en 2023 avec plus de 200 navires en construction.
Le projet eM-Rhône est implanté sur la plateforme chimique des Roches-Roussillon, située à Salaise sur Sanne dans l’Isère. Gérée par le Groupement d’Intérêt Economique (GIE) OSIRIS, cette plateforme réunit en vallée du Rhône les leaders mondiaux de l’industrie et de la chimie. Elle constitue l’un des principaux pôles de consommation du méthanol de France métropolitaine.
L’implantation des Roches-Roussillon offre plusieurs avantages, notamment l’exploitation du savoir-faire en matière d’industrialisation et de gestion des risques de la plateforme, une connectivité multimodale, ainsi que l’accès aux compétences disponibles dans la région. Elle s’articule avec l’effort de décarbonation engagé par le GIE OSIRIS en offrant de réelles synergies industrielles.
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Pour produire 150.000 tonnes par an de e-méthanol, le projet eM-Rhône nécessite de produire environ 27.000 tonnes par an d’hydrogène et de capter puis utiliser 195.000 tonnes par an de CO2.
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La production d’hydrogène se fera par électrolyse de l’eau avec un électrolyseur implanté sur la plateforme, et connecté au réseau de transport d’électricité (RTE) pour une puissance de raccordement de 240 MW.
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L’électrolyseur sera alimenté par de l’électricité renouvelable ou nucléaire et nécessitera environ 1,36 TWh d’électricité.
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Le captage et l’utilisation du dioxyde de carbone se fera auprès des émissions des industriels sur le site d’OSIRIS, mais aussi sur l’usine Lafarge du Teil, en Ardèche, avec un transport de CO2 liquide par train jusqu’à la plateforme.
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Le projet permettra d’éviter les émissions de 2,3 millions de tonnes de CO2 en cycle de vie sur 10 ans.
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Le projet devrait créer 80 emplois directs et 240 emplois indirects pérennes en phase d’exploitation, et plusieurs centaines dans la phase constructive, pour un investissement supérieur à 700 millions d’euros.
Le coût du projet eM-Rhône est par nature sensible à l’environnement économique, notamment aux coûts des matières premières. Lauréat du Fonds européen pour l’Innovation (Innovation Fund), le projet, déposé avec Lafarge représente un investissement global d’environ 700 millions d’euros HT. Son financement repose sur plusieurs sources en fonction de ses étapes d’études, de conception et de construction telles que les fonds propres d’Elyse Energy, les fonds d’infrastructures et les banques.
Les éléments légaux :
Coordinateur : Benoit Decourt, bdecourt@elyse.energy
