Les carburants d’aviation durables au cœur de la décarbonation du transport aérien
Après avoir divisé par deux la consommation énergétique par passager en 20 ans, le transport aérien s’est engagé dans une croissance neutre en carbone à partir de 2020 et devra tendre vers la neutralité carbone d’ici 2050 en cohérence avec les politiques nationales et européennes notamment. Au côté des mesures d’efficacité énergétique, les carburants d’aviation durables seront essentiels pour atteindre ces objectifs. Si l’électrification ou l’utilisation directe de l’hydrogène offrent des promesses à moyen-terme sur certains segments, la durée de vie de la flotte existante, la profondeur des carnets de commande et les segments long-courriers imposent de développer des solutions utilisables dans les équipements existants.
Le secteur aérien repose sur l’utilisation de carburants aéronautiques produits à partir de la fraction dite kérosène du pétrole brut. Les carburants d’aviation durables correspondent à des carburants produits par des sources alternatives au pétrole brut, qui satisfont à un critère de durabilité. Ce critère dépend des géographies et des règlementations.
En Europe, il implique une réduction de gaz-à-effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie de 70% par rapport à la référence fossile, tout en imposant des contraintes sur les sources éligibles de biomasse pour éviter les conflits d’usage et les émissions indirectes liées au changement d’usage des terres.
La durabilité des carburants d’aviation durables s’entend dans une logique circulaire de cycle carbone : le carbone absorbé par la photosynthèse est recyclé (émission négative), puis la combustion en vol du carburant génère une émission (émission positive). Les émissions résiduelles dépendent des voies de productions et de l’efficacité des procédés. Ces carburants ont l’intérêt d’être utilisables dans l’infrastructure existante, sans modification des aéronefs, des moteurs ou des opérations, et fongibles avec le kérosène conventionnel jusqu’à un certain niveau de mélange défini par la règlementation en fonction des voies de production (entre 5% et 50%)
Les carburants d’aviation durables se répartissent en deux grandes catégories :
– les biocarburants produits à partir de biomasse, eux-mêmes distinguant les biocarburants de première génération et ceux dits « avancés » qui se caractérisent par une non-concurrence avec les usages alimentaires (huile usagée, déchets agricoles…) ;
– les carburants de synthèse, parfois appelée e-carburants ou « e-fuel », produits à partir d’hydrogène électrolytique et de carbone recyclé.
Les carburants d’aviation durables se catégorisent également en fonction de leur voie de production. A ce jour, huit voies ont été certifiées par l’organisme de référence, American Society for Testing and Materials (ASTM), à des niveaux de mélange de 5% à 50%, dont les filières d’hydrotraitement des huiles et de gazéification de biomasse lignocellulosique suivi de Fischer-Tropsch pour une incorporation à maximum 50%. Une dizaine d’autres filières innovantes sont à l’étude, avec des faisabilités et des horizons de certification variables, confirmant l’étendue des possibilités technologiques.
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