Publié le : 19 juin 2023
Lyon et Pardies, le 16 juin 2023 –Elyse Energy – PME industrielle pionnière des molécules bas-carbone – et ses partenaires Avril, Axens, Bionext et IFP Investissements, annoncent officiellement l’implantation de l’usine BioTJet sur le bassin de Lacq (64).
Cette nouvelle usine constitue une brique clé du développement d’une filière française de production de carburants d’aviation durables conformément à la feuille de route annoncée par l’Etat et à la proposition de règlementation européenne ‘’ReFuelEU Aviation’’.
D’une capacité totale de 110.000 tonnes par an de produits, dont 75.000 tonnes de e-biokérosène, la société BioTJet complètera le projet eM-Lacq, porté par Elyse Energy, confortant le bassin de Lacq comme l’un des pôles d’excellence des molécules bas-carbone en Europe.
BIOTJET ANNONCE SON IMPLANTATION SUR LE BASSIN DE LACQ (64)
Annoncée officiellement ce jour, l’unité de production de la société BioTJet sera implantée sur le bassin industriel de Lacq, à l’emplacement de l’ancien foncier de Yara.
La société BioTJet a vocation à construire et opérer une usine de production de carburants d’aviation durables, obtenus à partir de biomasse et d’hydrogène bas-carbone. A horizon 2028, la société BioTJet devrait fournir 75.000 tonnes de carburants d’aviation durables pour la décarbonation du transport aérien et 35.000 tonnes de naphta à destination du transport routier et de la chimie verte.
Le projet capitalise sur le procédé BioTfueL®, éprouvé sur une première usine semi-industrielle développée de 2010 à 2021 par un consortium réunissant IFP Energies nouvelles, Avril, Axens, le CEA, TotalEnergies et ThyssenKrupp Uhde au sein de la société Bionext. La technologie BioTfueL® permet de valoriser un large spectre de biomasses lignocellulosiques (résidus agricoles et forestiers), sans concurrence avec les usages alimentaires. La société BioTJet s’appuie sur la version de la technologie BioTfueL qui combine la conversion de la biomasse (torréfaction, gazéification, traitement du syngas et synthèse Fischer-Tropsch) et l’injection d’hydrogène externe pour améliorer son rendement bas carbone, doublant ainsi la quantité d’e-kerosène obtenu pour la même quantité de biomasse consommée. La production d’hydrogène bas carbone sera notamment issue de l’hydrogène électrolytique du projet d’eM Lacq d’Elyse Energy.
UN NOUVEAU JALON POUR LE DEVELOPPEMENT DU PROJET BIOTJET
Le choix d’implantation et le dimensionnement prévisionnel sont issus de la première phase d’étude de faisabilité menée par les partenaires du projet BioTJet. Cette étape de faisabilité franchie, les études d’ingénierie de base peuvent maintenant démarrer et la phase de participation du public dans le cadre de la concertation préalable actée par la Commission Nationale du Débat Public s’ouvrir dans un objectif de démarrer la construction fin 2025 avec une mise en service à horizon 2028.
Les partenaires du projet se sont auparavant entendus en décembre 2022 sur la structuration financière de la société BioTJet. Cinq actionnaires ont confirmé leur participation dans le comité de direction : Elyse Energy, Avril, Axens, Bionext et IFP Investissements (filiale d’investissement d’IFP Energies nouvelles). A l’issue de cette opération Elyse Energy détient plus des deux tiers du capital, les principaux partenaires Avril, Axens, IFPI, se répartissant le solde à parité.
Le projet BioTJet et la société éponyme bénéficient du soutien de l’ADEME dans le cadre du 4ème Programme d’Investissements d’Avenir – France 2030. Annoncé à l’occasion du lancement d’un groupe de travail dédié aux carburants d’aviation durables au Ministère de la Transition Energétique, le projet BioTJet est en effet lauréat de l’Appel à Projets pour le « Développement d’une filière de production française de carburants aéronautiques durables » avec 7,9 millions d’euros d’aides dont 3 millions d’avances remboursables.
BIOTJET, UN PROJET AU SERVICE DE LA FILIERE AERONAUTIQUE NATIONALE
Après avoir divisé par deux la consommation énergétique par passager en 20 ans, le transport aérien s’est engagé dans une croissance neutre en carbone à partir de 2020 et devra tendre vers la neutralité carbone d’ici 2050 en cohérence avec les politiques nationales et européennes. Aux côtés des mesures d’efficacité énergétique, les carburants d’aviation durables seront essentiels pour atteindre ces objectifs.
A cet effet, les Ministres de l’Energie, des Transports et de l’Industrie ont lancé en février 2023 un groupe de travail pour favoriser le développement des carburants d’aviation durables avec l’objectif de créer en France une filière de carburants durables. La France dispose en effet d’atouts majeurs pour être aux avant-postes de cette nouvelle industrie : un écosystème aéronautique leader et engagé, une maitrise des technologies clés, et des ressources bas-carbone valorisables associées aux filières agricole et déchets et au parc électrique nucléaire et renouvelable.
En assurant près de 20% des objectifs fixés pour 2030 en termes d’obligation d’incorporation d’e-biokérosène, le Projet BioTJet s’inscrit ainsi pleinement dans la feuille de route nationale, tout en assurant une stricte application des principes fondamentaux de la stratégie tricolore, notamment l’assurance de la durabilité des carburants d’aviation produits sur le territoire, la mise en place de chaînes logistiques économes, la cohérence avec les initiatives supranationales et la viabilité économique de la filière.
LACQ, NOUVEAU POLE D’EXCELLENCE DES CARBURANTS DURABLES
Réunis dans un pôle territorial baptisé E-CHO sur le bassin de Lacq, les projets BioTJet et eM-Lacq (production d’e-méthanol) ont vocation à mutualiser la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau et à capitaliser sur les synergies industrielles pour un projet d’excellence en matière de circularité et d’efficacité environnementale.
Le choix du bassin de Lacq s’inscrit en outre dans l’héritage industriel du territoire. Le bassin est en effet fortement marqué par les activités industrielles nées de l’exploitation d’un gisement de gaz naturel découvert en 1951 et mis en exploitation depuis 1957. Ces dix dernières années, et malgré l’arrêt de l’exploitation du gaz à titre commercial en 2013, le bassin a connu un développement industriel important et diversifié, essentiellement basé sur l’énergie et la chimie. Avec 8 000 emplois en 2023, il se caractérise par une part importante de l’industrie dans l’emploi local (35 % de la population active locale).
Depuis l’arrêt de l’exploitation de gaz, la Communauté de communes de Lacq-Orthez, en lien avec le GIP CHEMPARC, mène une politique volontariste et dynamique pour travailler la restructuration du bassin en facilitant l’implantation de nouveaux acteurs pourvoyeurs d’emplois dans les industries vertes et la transition énergétique. La communauté de communes appartient depuis 2019 au « Territoire d’Industrie Lacq-Pau-Tarbes » qui participe aux stratégies de développement économique sur plusieurs sites du bassin de Lacq (tel que sur la plate-forme de Pardies, Mourenx, Noguères et Bésingrand). Cela se traduit par de l’accompagnement et de la création de liens entre les institutions et les entreprises ainsi que le développement de la recherche sur le territoire.
Le bassin de Lacq a très tôt été déterminé à prendre le virage de la chimie verte et des énergies renouvelables et accompagne ainsi avec ferveur les industriels de ces secteurs dans leur implantation locale. La communauté de communes souhaite notamment se positionner comme pionnier des sujets de carburants durables de synthèse et a grandement accompagné Elyse Energy et ses partenaires pour l’implantation de BioTJet et de eM-Lacq dans le bassin, au sein de ce qui constitue désormais le pôle de projets E-CHO, soit en propre soit en partenariat. Elyse Energy souhaite ainsi participer à l’amélioration de la souveraineté énergétique nationale et locale, mais aussi à la stratégie de réindustrialisation du bassin de Lacq par l’implantation de ces trois unités industrielles.
L’objectif fixé est ainsi l’implantation de 2 usines de production de molécules bas-carbone, réparties sur 3 sites sur les communes de :
1. Lacq : site de production de 200 kt d’e-Méthanol destiné à l’industrie et au transport maritime (eM-Lacq) porté par Elyse Energy
2. Pardies : site de production de 75 kt d’e-biokérosène destiné au transport aérien (BioTJet)
3. Mourenx : site de production d’hydrogène et d’oxygène bas-carbone, alimentant les usines de Lacq et Pardies.
Le bassin de Lacq aujourd’hui c’est…
17 000 emplois
23 zones d’activités
8 hôtels d’entreprises
4 pépinières d’entreprises
15 laboratoires
Plus de 300 chercheurs
7 455 entreprises dont 250 prestataires de services et sous-traitants au service de l’écosystème industriel
« Elyse Energy est heureuse de pouvoir annoncer officiellement l’implantation de BioTJet sur le bassin de Lacq. Cela n’aurait pu avoir lieu sans le soutien et l’engagement de l’ensemble de nos partenaires locaux, qui comprend un grand nombre d’acteurs des écosystèmes industriel et politique : la Communauté de Communes de Lacq-Orthez, Chemparc, Téréga Solutions, Sobegi et l’ensemble des industriels de la plateforme, ainsi que nos partenaires dans la société de projet BioTJet », précise Pascal Pénicaud, co-fondateur et président d’Elyse Energy.
« Cet investissement dans ce projet industriel français de grande envergure, dans le bassin de Lacq, démontre l’engagement profond d’Axens dans le développement industriel des technologies indispensables à la transition énergétique. » affirme Jean Sentenac, Président-Directeur Général d’Axens.
« Nous sommes très heureux de voir BioTJet s’implanter aujourd’hui dans un bassin industriel emblématique comme Lacq. La technologie BioTfueL®, qui sera au cœur de cette unité de production de carburants d’aviation durables, est le fruit de 10 ans de recherche partenariale intense dans laquelle, nous avons été, et sommes toujours très engagés. Cet aboutissement s’inscrit pleinement dans l’ambition du groupe IFPEN de soutenir, par ses innovations, la décarbonation de l’industrie et des transports. » ajoute Pierre-Franck Chevet, Président d’IFP Energies Nouvelles.
« L’implantation de BioTJet sur le bassin de Lacq signe l’arrivée à maturité industrielle d’une nouvelle génération de biocarburants pour l’aviation durable. Avril, leader historique des biocarburants et de la décarbonation des transports en Europe, est avec ses partenaires du consortium BioNext/BioTFuel à l’origine de la technologie aujourd’hui au rendez-vous de la décarbonation du transport aérien et de la réindustrialisation verte. Ce biocarburant de deuxième génération issu de biomasse lignocellulosique est particulièrement prometteur, puisqu’il permettra jusqu’à 90 % de réduction des émissions de GES du secteur aérien. Avril poursuit en parallèle le développement d’un biocarburant issu de cultures intermédiaires oléagineuses françaises, matérialisant la convergence naturelle entre les filières agricole, industrielle et aéronautique de notre pays – et son fort potentiel », souligne Paul-Joel Derian, Directeur Innovation et Développement Durable d’Avril et Président de Bionext.
« L’implantation de BioTJet annoncée ce jour illustre parfaitement notre volonté affirmée par cette formule : « Lacq a un futur parce qu’il le veut ». Chemparc a accompagné des projets de transition énergétique et de chimie verte de taille moyenne en termes d’investissements avant qu’une nouvelle ambition significative et fondamentale pour l’avenir de Lacq se mette en place avec Elyse Energy et ses partenaires. Cette ambition passe par la réalisation des projets E-CHO portés par le groupe Elyse Energy. Le GIP CHEMPARC qui œuvre depuis plusieurs mois à l’élaboration de ces projets avec la société Elyse Energy, poursuivra son rôle d’interface avec l’ensemble des parties prenantes locales, régionales, nationales et européennes, pour que cette implantation se concrétise. Chemparc remercie Elyse Energy pour la confiance accordée au bassin industriel de Lacq et à tous les acteurs qui ont chacun à leur niveau contribué à cette prise de décision », ajoute Pierre Nerguararian, Président du Groupement d’Intérêt Public (GIP) Chemparc, Lacq.
« Depuis quelques années, le bassin de Lacq se dessine une nouvelle trajectoire autour des énergies renouvelables et de la décarbonation de la planète. La Communauté de Communes de Lacq-Orthez y prend sa part au travers une politique foncière ambitieuse de reconquête de friches industrielles. Cette politique aura permis l’implantation de fermes solaires produisant 50 MégaWatts d’électricité ainsi que du plus gros méthaniseur de France. Elyse Energy prévoit sur notre territoire le plus gros investissement jamais réalisé depuis la découverte du gaz à Lacq. Un investissement qui permettra de décarboner le transport aérien et maritime, et ainsi rendre notre planète plus respirable. Nous sommes fiers d’accueillir sur notre territoire leurs usines qui produiront les carburants de demain, réduisant les gaz à effet de serre, principaux responsables du réchauffement climatique. Nous sommes heureux qu’Elyse Energy et ses partenaires aient choisi le bassin de Lacq pour implanter ses activités, et créer de nombreux emplois autour de la production de carburants du futur. Sur le bassin de Lacq la production d’énergie se poursuit, mais elle s’inscrit dans un avenir durable » souligne, Patrice Laurent, Président de la Communauté de Communes de Lacq-Orthez et Maire de Mourenx.
« La Région Nouvelle-Aquitaine s’est fortement mobilisée pour accueillir ce projet d’usine de biokérosène d’Elyse Energy sur le bassin de Lacq, qui va devenir une vallée emblématique de l’industrie verte. Nous avons tous les atouts pour devenir la région leader sur l’aviation décarbonée avec un riche écosystème aéronautique aussi bien dans l’industrie (Safran, Dassault, Thales…), que dans la recherche (ICMCB, PPrime…). Notre politique économique, orientée vers le soutien à l’innovation a permis de faire émerger de nouveaux acteurs, qui seront des piliers de la transition énergétique dans l’aéronautique, tels que VoltAéro (avec son avion hybride électrique et demain hybride hydrogène), Elixir Aircraft avec son avion 100% composite, Beyond Aero, avion d’affaires à hydrogène qui a choisi de s’implanter chez nous… », souligne Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine.