Le projet eM-Lacq vise à produire 200 000 tonnes de e-méthanol par an sur le bassin de Lacq.
Ce e-méthanol sera produit à partir d’hydrogène généré par électrolyse de l’eau, alimentée par de l’électricité renouvelable ou nucléaire, et de carbone capté dans les industries du territoire.
Le projet eM-Lacq permettra ainsi de produire localement l’équivalent de 30 % du méthanol fossile aujourd’hui importé en France depuis les pays producteurs de gaz, tout en contribuant à la transition du bassin et au maintien de sa vocation industrielle.
Co-localisé avec le projet BioTJet, eM-Lacq s’inscrit dans une logique d’écologie industrielle, marquée par les échanges de matières pour valoriser les co-produits, partager les infrastructures et améliorer l’efficacité des procédés. Les deux projets ont été développés conjointement sous la bannière E-CHO.
Le méthanol est une matière première majeure pour l’industrie, avec une production mondiale dépassant les 100 millions de tonnes par an. Il est essentiel dans la fabrication de nombreux produits du quotidien, tels que les cosmétiques. En France, les industriels importent chaque année entre 600 000 et 800 000 tonnes de méthanol.
Le e-méthanol est identique au méthanol fossile dans sa composition. La différence réside dans la méthode de production et son impact environnemental. Le e-méthanol repose sur l’utilisation d’électricité renouvelable ou nucléaire pour produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau, et du carbone capté dans les procédés industriels. L’hydrogène (H₂) et le carbone (CO₂) sont ensuite combinés pour former du e-méthanol (CH₃OH). Ce mélange est enfin distillé, comme en parfumerie par exemple, afin d’éliminer l’eau, puis stocké dans les infrastructures existantes.
La production de e-méthanol permet ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 70 % par rapport au méthanol conventionnel, tout en œuvrant à la souveraineté industrielle et à la réindustrialisation verte.
Outre son utilisation comme matière première au service de la décarbonation de la chimie, le e-méthanol s’impose comme l’un des piliers de la décarbonation du transport maritime.
Le méthanol présente l’avantage de pouvoir se substituer dès aujourd’hui aux carburants marins conventionnels. Il s’appuie sur une infrastructure de transport et de soutage déjà en place. Il bénéficie de moteurs disponibles auprès des principaux fournisseurs, tels que MAN, Rolls-Royce ou Wärtsilä, qui offrent des solutions « dual-fuel ». Il permet enfin de répondre aux enjeux de pollution atmosphérique.
Plus de 270 navires sont ainsi en opération ou commandés par les grands opérateurs comme Maersk ou CMA-CGM, représentant une demande additionnelle d’environ 5 millions de tonnes par an.